Cette formation vise à explorer des pistes de création poétique, par une mise en relation entre pratiques de l’écriture et de l’oralité, et par l’établissement de connexions entre expérimentation artistique et ethnographique. Il s’attache à construire, dans un esprit de laboratoire, des expériences de « prise de parole » permettant d’interroger les spécificités d’un savoir-être poétique.



Contenu abordé et objectifs
Le contenu de l’enseignement se développe à partir d’une question de départ : qu’est-ce que faire émerger un lieu, en tant qu’être de parole ? Il s’appuie parallèlement sur une assertion d’André Green, selon lequel « Décrire », serait le contraire d’ « écrire ».
Il met en jeu un parcours de recherche structuré en trois niveaux de travail, partant de la déconstruction d’une description « de terrain » pour aller vers la reconstruction scénique d’une expérience vécue d’un lieu :
- Un temps d’observation et de description d’un lieu en extérieur ;
- Un temps d’expérimentation de propositions concrètes d’écriture, ainsi que d’exercices de mise en voix et en espace, permettant d’interroger différents aspects dramaturgiques et performatifs de la parole poétique.
Ces propositions seront en outre confrontées à des pistes de réflexion anthropologique concernant l’inscription culturelle de différents modes de prise de parole, et des enjeux sociaux, voire politiques, qui leur sont liés.
Les participants à la formation aborderont:
- La question du sujet parlant, en tant que traversé par à différents registres d’identification et modes de relation individuels et collectifs. Comment « dire », c’est impliquer l’autre ?
- La question de la construction de l’espace du dire, « espace double » intégrant aussi bien celui de sa production (support écrit ou espace scénique) qu’un espace mental façonné de mémoire et d’imaginaire. Comment « dire », c’est donner à voir ?
- La question du rapport au temps, dans ses dimensions de durée et de sédimentation, mettant en jeu la mémoire, individuelle et collective, et des principes de répétition et de variation. Comment « dire », c’est porter un édifice ?
- La question de l’élaboration de niveaux de sens et leur articulation (association, condensation, classification), et leur rapport à un travail formel toujours renouvelé. Comment « dire », c’est « toujours autre chose » ?
- Un questionnement sur les notions de voix et d’écoute, impliquant un rapport à l’être en tant que principe de continuité, et s’incarnant dans une attention portée au silence, à la dimension expressive du sonore, de la recherche d’une qualité vocale, à une réflexion sur la place du chant et de divers supports musicaux. Comment « dire », c’est être, et être multiple ?
Galerie
Modalités de la formation
La formation « Décrire, écrire, dire » peut être déclinée en plusieurs formats, adaptés aux besoins et possibilités des publics concernés.
- Stages de 3 à 5 jours
- Ateliers réguliers