Vente signature du recueil de poésie de l’Atelier du Celsa au Marché de la Poésie 6 juin 2018

L’atelier d’écriture poétique mené au Celsa (Université Paris IV) depuis 4 ans a abouti cette année à la publication d’une anthologie des travaux des étudiants, publiée par les Editions Henry sous le titre « Le dit de l’astronome, et autres poèmes ».

Une rencontre avec les auteurs et vente signature de cet ouvra auront lieu dans le cadre du Marché de la poésie, le mercredi 6 juin entre 16h et 19h.

Marché de la poésie, Place Saint-Sulpice, Paris, emplacement 622.

image Vente signature du recueil de poésie de l'Atelier du Celsa au Marché de la Poésie 6 juin 2018

 

Pour en savoir plus:

Le mot du CELSA-SORBONNE par Olivier Aïm Derniers-nés des activités d’écriture créative (avec les nouvelles et les scénarios) de la Licence 3 du Celsa, les « ateliers de poésie » ne font peut-être que revenir à l’origine de la pratique et de la réflexion sur la communication. Non que la communication et la poésie se confondent, bien entendu, tant leurs visées diffèrent, mais dans la mesure, plus profonde peut-être, où elles partagent un intérêt primordial pour les signes et leurs « sortilèges » (comme aurait dit Mallarmé), pour la parole et ses « acheminements » (comme aurait dit Heidegger). Du reste, l’histoire littéraire nous rappelle à quel point les poètes sont des théoriciens en acte du langage et de ses diverses médiations : Mallarmé et l’imprimé, Baudelaire et la photographie, Cendrars et la publicité, Apollinaire et les machines, Pessoa et le commerce, Artaud et le cinéma, Isou et la cybernétique… pour ne citer que les plus familiers.

De même, l’histoire de notre discipline nous rappelle, de son côté, que les pionniers des théories médiatiques étaient – avant même cela – de fins connaisseurs du fait poétique : Pierre Schaeffer, Marshall McLuhan, Roland Barthes, Friedrich Kittler, et, plus récemment, Lev Manovich ou Yves Citton. En initiant il y a cinq ans ses ateliers d’écriture poétique, le Celsa faisait donc résonner d’une nouvelle manière ses propres origines « littéraires », celles d’une école fondée il y a soixante ans dans le but de trouver de nouveaux lieux et de nouvelles formules pour les étudiants de Lettres de la Sorbonne, tout en restant soucieux de les former au pouvoir des mots, en tant que formes sensibles.

Le succès de ces ateliers auprès de nos étudiants est allé grandissant. D’une petite poignée de volontaires, nous sommes passés, au fil des ans, à plusieurs dizaines de jeunes auteurs motivés par l’écriture poétique et sa mise en sons et en espace lors de performances orales. Ce premier recueil présente les plus belles fleurs que nous avons pu ramasser au cours de ces quelques saisons grâce au travail
passionné d’Elisabeth Rossé, qui veille au grain (et aux graines) de nos jeunes poètes.

C’est donc avec un immense plaisir que nous donnons à lire ici cette jeune anthologie, que les éditions Henry nous font l’honneur d’accueillir en compagnie de leurs auteurs plus confirmés. Je remercie tout particulièrement Jean Le Boël pour sa lecture et son expertise bienveillantes. Bonne lecture à tous !

Olivier Aïm Maître de conférences Celsa Sorbonne-Université.

Présentation par Elisabeth Rossé
Ce recueil est le fruit d’un d’atelier d’écriture mené depuis 2014 avec les étudiants du Celsa. Il est une œuvre poétique – il implique également un accompagnement dont je me dois de dire quelques mots. Dans le cadre d’une rencontre portant sur le rôle de l’éducation artistique dans la construction de l’individu, la philosophe MarieHélène Popelard insistait sur l’importance de « expérience de l’enfance », participant au processus de création1. La réactualisation de cette expérience à travers l’écriture poétique est sans doute une gageure lorsqu’elle s’inscrit dans le cursus d’une Ecole visant à former de futurs professionnels de l’information et de la communication. Elle m’apparaît d’autant plus essentielle qu’elle met en jeu la responsabilité de chacun devant une qualité de parole, se transmuant ainsi en expérience impliquant bel et bien l’adulte.

Cette conviction a orienté la direction du travail proposé. Tout au long de l’atelier, il s’est agi pour moi de guider les étudiants sur le chemin de leur propre processus de création, et cela dans un double mouvement : celui qui consiste à partir à la découverte de ses propres mécanismes d’écriture, celui qui porte à s’en extraire, ne serait-ce que transitoirement, pour explorer d’autres voies.

Une telle perspective nécessite d’affronter un certain nombre de paradoxes qui ne manquent pas de surgir dès qu’il s’agit de passer à l’acte.

Il y a tout d’abord cette curieuse manière que chacun peut avoir de rêver – et parfois de revendiquer un droit à la liberté lorsqu’une contrainte se pose, pour ensuite réclamer des contraintes dès l’instant que cette liberté se présente. Une partie du travail a consisté à faire émerger la parole poétique d’une négociation perpétuelle entre ces deux pôles. Ainsi, les étudiants ont été amenés à travailler parallèlement à une production libre et sur des textes soumis à des contraintes formelles, à caractère ouvert et donnant lieu à interprétation.

Il y a ensuite cette autre curieuse manière que chacun peut avoir de chercher en lui-même son rapport à l’autre, et en l’autre son rapport à lui-même. Les différentes situations de travail ont amené à accepter le caractère d’altérité du texte, consubstantiel à son existence même, et condition pour que s’immisce un regard tiers, invitant parfois à se remettre à l’ouvrage.

Enfin, si l’écriture met en jeu l’intime, elle est aussi adresse, ayant pour vocation à être partagée. Nous avons, dans le cadre de cet atelier, régulièrement exploré des pistes de mise en voix des textes produits, et abouti à une proposition dramaturgique donnée en représentation. C’est aussi dans cet esprit que les textes produits vous sont ici présentés. Les poèmes rassemblés dans ce recueil ont été sélectionnées au sein d’un corpus bien plus large de textes écrits par les étudiants.

Le caractère collectif de cette création a donné lieu à une réflexion concernant la composition du recueil – qui en l’occurrence, me revient. En m’inspirant des Préludes de Debussy, qui ne notait les titres qu’en fin de morceau afin de laisser la liberté aux interprètes et auditeurs de s’abandonner aux sensations produites, j’ai choisi de valoriser la continuité de la lecture en suivant le fil d’associations pouvant survenir d’un texte à l’autre, au-delà de leur hétérogénéité stylistique.

Avant de vous en laisser apprécier la lecture, il me tient ici à cœur de remercier Olivier Aïm pour la confiance qu’il m’a accordée concernant la conception de l’atelier, Aïssatou Diallo pour son attention à mes requêtes multiples, Jean Le Boël pour la possibilité qu’il nous a donnée de faire aboutir ce projet éditorial, ainsi bien sûr que les étudiants pour leur engagement dans cette expérience.